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ses gazettes que l’ex-agent de police Rodot va nous revenir de Mazas.


Par ces temps, où la Chose Jugée ne se doit pas discuter, il est bon de causer, entre hommes, d’une chose qu’on ne jugera pas.

Notre société conventionnelle n’apparut peut-être jamais en plus imbécile posture.

Donc un traîne-loques, tout à l’heure, pour s’être approprié une cotte à la devanture provocatrice des riches et grands magasins, subira la condamnation à des années de maison centrale, tandis que l’assassin, le voleur, le policier, l’homme d’ordre, le vieux bandit pourra sourire en racontant son aventure à la terrasse des cafés.

Il y a prescription !

Quel dommage pour ce brave Vacher de s’être fait connaître trop tôt. Dix ans après, ce sous-off n’eût pas été inquiété.

J’aime l’ironie de cette situation.

On expédie les affaires courantes. On condamne à la relégation — c’est-à-dire pour toute la vie — un homme coupable uniquement d’avoir écrit un article dans un journal de combat.

Quant à Pranzini, à Prado, avec un peu plus de prudence, ils eussent, vers quarante ans, par un riche mariage, enterré leur vie de garçon — et pas dans les bras de la Veuve.