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II

force unique, et, quand, l’histoire de la science à la main, l’on considère combien ont été fortuits et délicats les indices qui ont mis sur la voie des grandes découvertes dans les sciences naturelles, pour ne parler que de celles des électricités statique et dynamique, non-seulement il n’y a pas lieu de s’étonner de l’imperfection de nos connaissances en physique physiologique, mais elle doit même éveiller en nous un tout autre sentiment que celui du découragement. Puisque le fait souvent le plus insignifiant en apparence, mis en lumière par le hasard, et fécondé par une bonne inspiration, peut faire saisir de la manière la plus inattendue le fil d’une heureuse découverte, l’observateur qui s’applique à l’étude de problèmes encore irrésolus, fera bien de ne pas négliger le plus minime détail dans l’examen des faits qui ont sollicité son attention.

Malheureusement, l’homme a des préjugés qui le rendent souvent injuste à l’égard du sens du toucher. On veut voir pour croire. Rien ne plaide mieux contre cette injustice que l’exemple des aveugles, qui nous montrent quel admirable parti on peut tirer de ce sens quand on met de la persévérance à apprendre à s’en servir.

Aussi, quand un observateur exercé ne dédaigne pas de porter son attention sur ses moindres petites sensations tactiles, souvent vagues et difficiles à déterminer,