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Je me mis alors à la recherche d’un fiévreux et me trouvai bientôt en relation avec un ouvrier catalan qui avait les fièvres tierces depuis deux ans. Nombre de fois on lui avait coupé le mal à l’aide de fortes doses de quinine, mais la fièvre était toujours revenue, et, depuis quelques mois, le découragement l’avait pris. Il ne luttait plus contre la maladie, car il avait fini par prendre la quinine en horreur. Son accès devait revenir le lendemain à midi. Je préparai à la hâte une pile composée de douze plaques de vessie bien planes, de 8 centimètres de large sur 10 centimètres de long, et qui alternaient avec autant de papiers blancs de même dimension. Pour augmenter l’effet de l’appareil, j’avais imbibé les papiers d’une solution de bisulfate de quinine à un demi pour cent, puis je les avais séchés. Je plaçai cette petite pile entre deux papiers non préparés, et j’assujettis le tout avec quelques points de couture. Le lendemain, à 11 heures, l’appareil fut appliqué au malade, directement sur la peau, entre les reins, et maintenu en place au moyen d’une ceinture de laine ; il ne devait être enlevé qu’à 5 heures du soir. L’accès de fièvre ne se présenta pas à midi, et l’ouvrier prit son repas accoutumé avec un très-grand appétit ; il était guéri. La fièvre avait été coupée sans retour par une simple influence physique, et ce n’était pas un effet du hasard, car j’ai guéri de la même manière, coup sur coup, dix-neuf autres fiévreux. Deux ans et demi plus tard le même ouvrier reprit les fièvres tierces. Il ne voulait être guéri que par moi ; j’étais revenu en Alsace ; son directeur m’écrivit. Je lui envoyai un appareil par la poste, et cette fois encore il fut guéri en une séance. Le directeur, que j’ai revu depuis, m’a assuré qu’à la même époque il