Page:Ziegler - Atonicité et zoïcité, 1874.pdf/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4

et à reproduire ces mêmes sensations. Ces expériences me confirmèrent pleinement dans ma première manière de voir, et j’acquis bientôt la conviction que certains corps sont capables d’exercer une influence physique sur le système nerveux. Les résultats que j’obtins étaient si précis qu’ils ont complètement dissipé la crainte où j’étais d’avoir été peut-être le jouet de mon imagination.

Je ne citerai ici qu’une seule de mes nombreuses observations, celle qui m’a le mieux guidé dans mes recherches ultérieures.

Commodément installé dans un fauteuil, j’étais occupé, un jour, à clouer, avec des épingles, sur une planche de sapin, des tissus organiques animaux, dans le but de les étendre et de les faire sécher. Quand je me levai, après avoir terminé ce petit travail, je fus très-surpris d’éprouver dans le dos, et surtout dans les reins, une légère fatigue qui n’était nullement en proportion avec le faible effort que j’avais fait. Le lendemain, lorsque j’eus lestement arraché l’une après l’autre, avec les doigts, les mêmes épingles (environ deux cents), j’éprouvai une fatigue au moins double de celle que j’avais ressentie la première fois, bien que le travail fourni fût moindre que celui du jour précédent. Je n’y aurais peut-être pas fait attention si je n’avais entrepris depuis quelque temps d’observer et d’étudier dans leurs moindres manifestations ces sensations nerveuses dont l’importance est si généralement méconnue. Revenu à mon état normal, je me mis à contrôler ce que je venais d’éprouver. Debout sur mes jambes, j’appuyai les mains sur la planche de sapin contre laquelle étaient encore collés les tissus organiques desséchés. Je m’observai avec une attention scrupuleuse, et ne tardai pas à sentir dans la région lombaire une espèce