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LE BOUTE-CHARGE

— Monsieur, vous viendrez chez moi quatre fois par semaine, le soir. Vous me paierez quand vous serez officier.

Officier !

Marc bondit de se voir deviné, de se deviner lui-même. Voilà donc ce qui le tourmentait si fort !

Officier ! Marc saisit la main du brave homme et le remercie en balbutiant ; et du fond de son âme, il le remercie encore plus de ce « quand vous serez officier » que de tout le reste.

À partir de ce moment, Marc travaille avec acharnement et prend conscience de lui-même. Au terrain de manœuvre, dans les commandements, sa belle voix mâle est assurée, comme triomphante. Il parle aux hommes avec un ton d’autorité qui les étonne : on devine que sa force ne vient pas seulement du galon, mais surtout de sa foi dans le régiment, de sa reconnaissance pour cette vie militaire où il avait cru d’abord perdre des années inutiles, et par-dessus tout cela, de quelque chose de