leurs tuniques bleu sombre, sur lesquelles les boutons se détachent comme des étoiles d’or, les franges des épaulettes, les gants blancs et les noires crinières que soulève la brise. Et les chevaux sont superbes, en tenue de parade, le mors étincelant, le poitrail luisant sous la tache enflammée du fleuron, l’encolure peignée émergeant crânement de la cambrure du paquetage.
Tous ces hommes, dragons à taille fière, la poitrine en avant, la tête haute, figures jeunes et curieuses de recrues, figures tannées et blasées d’anciens à moustaches, sont dans l’attente d’un événement grave et joyeux à la fois : le colonel va présenter l’Étendard aux derniers arrivés. Le cœur bat à ceux qui, pour la première fois, vont saluer le guide du régiment. Et les anciens eux-mêmes se défendent mal d’une émotion qui les raidit sur leurs selles.
Au centre de ces quatre masses formidables et magnifiques, sombres et éclatantes, le peloton des trompettes forme un groupe clair, avec les crinières rouges qui ensanglantent les reins