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LE BOUTE-CHARGE

votre service militaire ; que chez vous, dans vos familles, ouvriers et paysans, vous serez encore des soldats ; que plus tard, bientôt peut-être, il faudra laisser vos femmes et vos enfants, abandonner tout pour accourir au premier cri de notre mère à tous, la Patrie. Je ne vous dis donc pas adieu, mais au revoir. Partez, vous emportez avec vous les souhaits de bonheur de vos chefs et de vos camarades.

Le colonel s’est tu.

Les hommes de la classe restent un instant indécis, se regardent effarés ; puis tout d’un coup, lâchent leurs émotions dans un grand cri de « Vive le colonel » auquel répond, poussée par le régiment tout entier, une clameur qui s’élève, majestueuse, franchit les murs du quartier, se répercute au loin pour aller mourir sur les rives du fleuve, autrefois frontière, et lui apporter encore cette parole qu’il connait bien : Vive la France !


FIN