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LE BOUTE-CHARGE

Qui peut dire vers quelles régions s’envolent les songes du cavalier en arrêt devant le calendrier de la classe ? Peut-être pense-t-il au vieux père qu’il va retrouver bien cassé, bien blanc ; peut-être à la payse pour laquelle il écrivait de si longues lettres toutes les semaines. L’aime-t-elle encore ?… Lui est-elle restée fidèle ?… Peut-être aussi tressaille-t-il au souvenir de tout ce que le quartier lui a enseigné… l’amour de la patrie, les désirs de gloire… Que de pensées confuses, mélange de regrets et d’espoirs doivent se succéder dans sa cervelle de paysan que le régiment va rendre à la charrue ?

Depuis longtemps, on en cause de ce départ de la classe. Souvent, il est arrivé qu’un farceur répandait une date bien précise… Il est sûr… il a entendu causer le capitaine-trésorier… La classe est renvoyée le 20 juillet. Alors c’était comme une traînée de poudre. On s’interrogeait avidement ; on supputait les chances, les probabilités, le pour et le contre. Brusquement, d’autres bruits, circulaient :