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LE BOUTE-CHARGE

Ses yeux brillent comme la croix de commandeur qui étincelle sur sa large poitrine. Ce n’est plus un chef adressant à ses escadrons un dernier adieu. C’est la patrie qui, debout, fière et vibrante, donne à ses défenseurs une instruction suprême.

Le colonel veut parler encore, exprimer toute sa pensée. Mais il ne peut plus ; il est à bout ; et, tout d’un coup, après un regard qui, longuement, parle pour lui…

— Adieu, mes enfants !

Il tourne le dos, et s’en va, très vite, tandis que le grand silence qui pèse, lourd, sur les huit cents hommes assemblés au manège est interrompu seulement par l’averse qui continue à frapper aux vitres des hautes fenêtres, glaciale, indifférente.