Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
LE BOUTE-CHARGE

La vérité m’oblige à dire qu’il arrive assez souvent que la réception est loin d’être aussi chaleureuse. Voici, par exemple, les deux camarades de lit qui se présentent chez M. Leblanc ou Levert, ou Lebleu. Celui-ci considére par dessus ses lunettes les hôtes que M. le maire lui envoie et qu’il envoie au diable. Il examine d’abord avec une longue et méticuleuse méfiance le billet de logement, et il murmure enfin.

— C’est ennuyeux… Où vais-je les fourrer ? Allons, entrez tout de même. Tenez, c’est là !

Et du geste, il montre une écurie à la porte fermée, revêche comme la figure du maître. Les cavaliers Trichoux et Planchet allongent une mine piteuse et songent à ce brave monsieur de la veille. — Ah ! soupirent-ils en chœur, les étapes se suivent et ne se ressemblent guère ! » Rien à tirer de ce bonhomme à lunettes. Les voilà qui comptent leur bourse souvent fort maigre. Après les premiers soins donnés aux chevaux, ils font un visite à l’auberge. Dans la soirée, ils préparent eux-mêmes