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LE BOUTE-CHARGE

suivant leur armée pas à pas, et vengeant son père tous les jours,… oui, jusqu’à Paris, pendant dix-neuf jours, il lui fallait son homme chaque soir ; et il le prenait par le fusil, par le couteau, par la noyade, comme il pouvait…

Peu à peu, les têtes s’alourdissent, on songe à la retraite.

— Allons, bonsoir, militaires. Voyez-vous, il nous faudra notre tour… Dormez bien.

Les dragons s’endorment, et songent à ce moment ou nous aurons notre tour. Le lendemain matin, de très bonne heure, M. Grosognon réveille ses hôtes ; la ménagère levée depuis l’aube leur a préparé une tasse de café.

— Un petit coup de rhum ?…

Enfin, on se quitte, on se dit au revoir dans une chaude poignée de main. Chose étrange : voici des gens qui se connaissent depuis quelques heures seulement ; qui ne sont pas de la même province, en se séparant, ils éprouvent un réel chagrin.

— Vous savez, militaires, si jamais vous