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LE BOUTE-CHARGE

a du bon. Aussi prend-il un air de dignité calme pour demander :

— C’est bien ici que demeure M. Grosognon ?

— Mais, oui ! Entrez donc… Ah ! j’avais une fière peur qu’on ne me donne pas de dragons. C’est que j’ai servi dans la cavalerie, moi… Oui, oui… tel que vous me voyez. Ah ! dam, il y a longtemps. Je vous conterai ça tout à l’heure. Pour le moment, vous devez avoir soif. Allons, un verre de bière !…

Les voila vieux amis, le propriétaire veut absolument aider à débrider et à dessangler, trouve moyen de déchirer une courroie… C’est qu’il s’y connait. Il a servi dans la cavalerie, oui, oui, tel que vous le voyez.

Il n’importe, malgré ses manies et ses bavardages, les cavaliers Trichoux et Planchet avouent que c’est un bien brave homme ; et c’est vraiment dommage qu’il faille le quitter tout de suite pour aller aux distributions. En effet, deux énormes charrettes chargées de bottes de foin et de sacs d’avoine viennent