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LE BOUTE-CHARGE

régulièrement se placer avec toutes leurs armes sur les banquettes des voitures qui leur sont destinées. Tout bruit, toute parole sont sévèrement interdits. On n’entend plus que la voix des gardes d’écurie qui, dans chaque wagon, apaisent leurs chevaux par des holà ! caressants.

Le train peut partir. Il n’y a pas bien longtemps que nous avons quitté le quartier. Et maintenant, s’il le faut, si une locomotive se place à la tête du convoi, le régiment peut s’en aller ; dans quelques heures, il débarquera à la frontière, tout prêt pour la lutte. Il nous semble que nous allons entendre le coup de sifflet du mécanicien. Les imaginations ardentes peuvent aisément se figurer que nous allons être entraînés vers quelque lointaine expédition. Plus d’un dragon se pose au fond de lui-même, cette question que résoudra l’avenir : « Quand donc un train nous emportera-t-il réellement vers les plaines où dans les charges furieuses, nous vengerons enfin ceux qui… » Mais la trompette fait entendre un signal, il faut descendre.