sait une trouée, passait avec une triomphante pétarade. Alors avait lieu une course effrénée ; et c’était un spectacle bizarre où le comique et le fantastique se mêlaient à dose égale que de voir ce cheval galopant à perdre haleine, ayant à ses trousses une troupe de chasseurs qui se démenaient, gesticulaient, vociféraient, tandis que tout le quartier aux fenêtres poursuivait la meute de ses clameurs et de ses huées. Enfin, Nankin traqué, acculé à un coin, se rendait, se laissait passer le bridon ; et on le ramenait triomphalement à l’écurie, non sans une libérale gratification de coups de fourche.
Il va sans dire que le scélérat était noctambule. Aussi, parfois, au milieu du profond silence de la nuit, on entendait les cris de l’adjudant :
— Garde d’écurie !… Qu’est-ce qui se passe donc !… Un cheval qui galope en pleine nuit ! Pas moyen de dormir !…
— Mais, mon adjudant, c’est Nankin !
Et l’adjudant, furieux, refermait sa fenêtre : du moment que c’était Nankin, rien à faire.