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SOUVENIRS SUR LÉNINE

certain rôle. Ce n’est d’ailleurs pas difficile, étant donné la décadence de ce parti. Mais, pour un camarade qui a combattu tout près de Rosa et de Karl et qui a été leur ami, c’est bien la fin la plus ignominieuse qu’on puisse imaginer. Aussi bien était-il parfaitement impossible que le parti communiste fût sérieusement ébranlé et mis en danger par son apostasie et sa trahison. Il y a eu quelques secousses dans des milieux restreints et quelques individus se sont détachés. Le parti est sain, il est profondément sain. Il est en très bonne voie pour devenir un parti de masses, un parti révolutionnaire de masses qui prendra la tête du prolétariat allemand. » « Et votre opposition, où en est-elle ? » demanda Lénine après une petite pause. A-t-elle enfin appris à faire de la politique, de la politique communiste ? »

Je fis un exposé de ce qui avait trait à cette question, et je conclus en disant que « l’opposition de Berlin » s’était imaginé que le 4e congrès international, revenant sur la position prise par le précédent congrès, allait prendre à tâche de faire rapporter les décisions de ce 3e congrès. « Retour au 2e congrès », tel était son mot d’ordre.

Lénine s’amusa beaucoup de cette « naïveté inouïe », c’est ainsi qu’il s’exprima textuellement. « Les camarades de gauche prennent l’internationale Communiste pour la fidèle Pénélope », dit-il gaiement. « Pourtant notre In-