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SOUVENIRS SUR LÉNINE

voudrez pas vous laisser faire, n’est-ce pas ? vous protesterez que c’est un étouffement, et patati et patata. Cela ne vous servira de rien. Le congrès doit se prononcer pour une tactique. Si l’on veut que cette tactique soit appliquée le plus rapidement possible et sans trop de résistances, il ne faut pas que nos chers camarades de gauche rentrent chez eux par trop humiliés et par trop irrités. Il faut penser aussi, il faut penser d’abord et surtout, à l’état d’esprit des ouvriers véritablement révolutionnaires dans le parti et en dehors du parti. Vous m’avez écrit une fois que nous devrions, nous, les Russes, essayer de comprendre un peu la psychologie occidentale et ne pas passer tout de suite notre rude balai de brindilles sur la figure des gens. Je me le suis tenu pour dit. » Lénine eut un sourire de satisfaction. « Eh bien, nous ne voulons pas tout de suite passer notre balai sur la figure de ceux de gauche, nous voulons même étendre un peu de baume sur leurs plaies. Nous voulons que bientôt, d’accord avec vous, ils se mettent joyeusement et énergiquement à l’ouvrage, pour appliquer la tactique du 3{e}} congrès de notre Internationale. Car cette tactique signifie : mobiliser de larges masses prolétariennes, les rassembler sur la ligne de notre politique, et sous la direction des communistes, les jeter dans la lutte contre la bourgeoisie, dans la lutte pour la conquête du pouvoir. D’ailleurs, les lignes fondamentales de la tactique à suivre