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SOUVENIRS SUR LÉNINE

de la théorie ? Mais je vois qu’il y a ici un grand nombre de camarades qui, tout en rejetant la « théorie de l’offensive », défendent passionnément « l’action de mars ». Je trouve cela illogique. Certes, nous nous inclinerons avec une sympathie sincère devant les prolétaires qui se sont battus pour répondre aux provocations policières d’Hoersing, et ont voulu défendre leur bon droit. Nous proclamerons notre solidarité avec eux, qu’ils soient des centaines de mille, comme veulent le faire croire les conteurs de fables, ou seulement quelques milliers. Mais notre Centrale, en adaptant ses principes et sa tactique à l’ « action de mars », a fait tout autre chose. Elle est tombée dans le péché de putchisme. Les faits restent les faits en dépit de tous les maquillages, théoriques, historiques ou littéraires. À laver la tête d’un nègre… »

« Naturellement, il ne faudrait pas juger de la même manière l’action défensive de prolétaires prêts à la lutte et l’action offensive du parti mal conseillé, ou plutôt de la direction de ce parti. » Lénine dit cela vivement et d’un ton très net. « Mais vous autres, adversaires de l’ « action de mars », c’est un peu votre faute si cette différenciation n’a pas été faite. Vous n’avez vu que les graves erreurs politiques de la Centrale et leurs conséquences fâcheuses et vous n’avez pas vu les ouvriers en lutte en Allemagne moyenne. En outre, la critique purement négative de Paul Lévi, d’où était absent tout