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PRÉLIMINAIRE.

ſer douze Soldats François qu’on avoit retenus au Camp Maure, & arrivai à Caſſimbazar le 28 Mars, à huit heures du ſoir. Le reſte de mon ſéjour dans le Bengale ne fut qu’une ſuite de chagrins & de fatigues qui me conduiſirent à la cataſtrophe, qui deux mois après me fit quitter entiérement cette Contrée.

J’avois ſuivi l’armée de M. Law juſqu’à Calgan, marchant à pied, prenant à peine le néceſſaire, & me montrant le moins que je pouvois au milieu d’un Corps d’Officiers & d’Employés, avec leſquels je n’avois eu aucune liaiſon à Schandernagor.

Lorſque l’Armée étoit arrivée au lieu du Campement, je me retirois dans mon particulier, & conſultois la Carte de l’Inde de M. Danville, & celle du Bengale du Pilote Anglois. Les obſervations que je faiſois ſur la poſition des lieux me rendoient la route moins ennuyeuſe. J’en raiſonnois quelquefois avec M. Law : de maniere qu’on venoit ſouvent me demander le ſoir où nous devions aller le lendemain. Pluſieurs même penſoient, (& en cela ils ſe trompoient bien) que mes conſeils influoient ſur la conduite du Commandant. Les marques de bonté qu’il me donnoit, quoique menagées, me nuiſirent dans l’eſprit de quelques Membres de l’État-Major ; & leur mauvaiſe volonté éclata à Calgan où nous arrivâmes le premier Mai 1757[1].

  1. Pour nous rendre de Caſſimbazar à Calgan, nous paſsâmes par différens endroits, dont voici les diſtances. De Caſſimbazar à Moxoudabad, trois coſſes ; de-là à Bagh moulla, grand jardin, quatre coſſes ; de Bagh moulla à Divanſarai, trois coſſes ; de-là à Camera, ſix coſſes ; de-là à Souti, quatre coſſes.

    À Souti paſſe le petit Gange (celui de Moxoudabad), qui dans cet endroit eſt éloigné d’une coſſe du grand Gange qui ſe rend à Scharigan par Daka. Le Nabab y avoit fait conſtruire avec des Cocotiers, une digue de vingt-quatre à vingt-cinq pieds d’épaiſſeur & de cent de long, pour diminuer les eaux, & empêcher les Vaiſſeaux Anglois de monter. Ce lieu eſt célebre par le Tombeau du Fakir Mortezeddin. J’allai voir ce Monument, qui eſt en Argamas. J’y trouvai quelques Fakirs chargés d’embonpoint, & n’y vis rien de ſingulier. Une coſſe plus bas, à l’Aldée de Mortcha, ſort du grand Gange la riviere de Gelingui, qui ſe rend à Noudia ; & preſqu’à la Latitude de Daka, ſort du même fleuve une autre petite riviere qui paſſe prês de ce dernier endroit, & dans le tems des débordemens, ſe jette dans la mer à Schatigan.

    De Souti à Aurengabad, deux coſſes ; de-là à Donapour, quatre coſſes ; de-là à Farrokhabad, trois coſſes ; de-là à Rahe Balkeſchem, grand Jardin, ſept coſſes ; de-là à Radjemahal, deux coſſes.