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PRÉLIMINAIRE


Le 11 Juillet nous fîmes voile pour Pondichery, l'Équipage renforcé d’une partie de celui du Rouillé, & nous mouillâmes devant cette Ville le 9 du mois fuivant. De la Rade Pondichery se prefenta à moi fous un point de vue tres-intereflant. Le Gouvernement qui dominoit la Fortereſſe faiſoit le plus bel efFet du monde. À gauche paroiflbit la maifon de M. Delarche, Confeiller, 6c l’Eglife des Capucins, accompagnee de leur maifon, batiment fuperbe ; entre le bord de la Mer 6c la Forterefle, etoic la Colonnade de Madras ; une luite de mailbns a. galcrics prolongeoit le refte de laC6te, 6c Ton voyoic dans l’enFoncement, derriere la Place, la Ville noire ? melee d’arbres qui donnoient a. cet enfcmble un air de paifage 6c de grandeur qui flattoit agreablement la vue. La Forterefle feule me parur deplacee. Au Sud, a l’Oueft ou au Nord de la Ville elle auroit ecepropre a. arrecer le premier choc de l’ennemi, oua fervir de rerraite : mais dans l’endroit ou on l’avoic conftruite, elle n’ecoic que de fimple ornemenr. Auffi en voyant deux de fes petics baftions metamorphofes en parterres, me rappellai-je les dehors de plufieurs Villes de Hollande, dont les Habitans paffionnes pour la paix, ont couvert lesouvrages avances, les foffes, les remparts, de Jardins accompagnes de petits Belvederes qui forment le plus joli coup d’œil.

Je defcendis à terre le 10 Août 1755, fur les dix heures du matin, & me rendis fur-le-champ au Gouvernement. Je trouvai la gallerie remplie d’Officiers 6c d’Employes, revetus d’habits ou l’or 6c l’argent etoient prodigues. Du milieu de ce brillant cortege a s’elevoit un homme de pres de fix pieds, maigre, en vefte blanche, 6c la rete furmontee d’un bonnet blanc,d’un pied dc haut ; c’etoit M. De Leyrit, Gourverneur General des EtablifTemens Francois dans l’lnde. Les Lettres que j avois pour MM. Dupleix 6c Godeheu, fe trouvoient inutiles : mais, commc dans le cours de mes Voyages, je devois pafler a Bengale, M. Saint-Ard m’en avoit envoye une pour M. De Leyrit qui commandoit a Schandernagor, lors de mon depart de Paris. Je lui prefente cette Lettre : il la lit ; & fans trop