Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xiij
PRÉFACE.

leurs travaux ; ce doit même être la ſeule, de peur qu’avec le tems des vûes d’intérêt, comme dans les Compagnies de Commerce, ne portaſſent des perſonnes dépourvues des qualités necéſſaires, à briguer cette eſpece de Direction.

Deux perſonnes ſont néceſſaires en chaque endroit a cauſe des voyages particuliers que ces ſçavans ſeront obligés de faire, des maladies qui peuvent ſurvenir & du dégout en quelque ſorte inſéparable d’une ſolitude abſolue. Ces Académiciens dans leurs douze années parcoureront alternativement, à deux ou trois cens lieues à la ronde, les Provinces de leur diſtrict. Celui de Patna pénétrera dans Aſchem ; celui du Cap de Bonne Eſpérance, à Madagaſcar ; celui de Dehli, dans le Kaſchmire ; celui de Quito, dans les Cordilleres, & ainſi des autres. Douze années, ou quinze au plus, ſuffiſent pour mettre en état de remplir ſa miſſion un habile homme, qui n’aura qu’une langue ou deux à apprendre, par exemple à Ceylan, le Ceylannois & le Samskretan ; à Siam, le Siamois & le Bali ; à Iſpahan, le Perſan & le Pehlvi ; à Baſſora, l’Arabe & ſes differens dialectes ; à Quito, le Péruvien ancien & moderne.

D’abord l’Académicien fera, pour ſe dépaïſer, de petits voyages, à quinze à vingt lieues du point de ſa résidence, & apprendra, comme en ſe jouant, la langue vulgaire. Je ſuppoſe qu’il ſçait l’Hébreu, quelques langues modernes d’Europe, l’Hiſtoire Ancienne, un peu de Théologie, de Métaphyſique & d’Aſtronomie. Lorſqu’il pourra parler ſans interprete, il ſ’appliquera à la langue ſacrée & lira les Livres de la Loi & les Ouvrages Théologiques. Ces Ouvrages ſont la clef de tous les autres, contiennent mille faits allégués continuellement, & ont été compoſés par des gens graves ;