Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée
cxxvj
DISCOURS

du Cananor par une muraille qui s’étendoit des montagnes à la Mer, dans un eſpace de deux journées de chemin ; & je sſavois que M.  Deliſle avoit placé cette muraille au Sud, peu loin de Mangalor, & M.  Danville, dans ſa Carte de l’Inde, au Sud de Dekle. Un Monument de cette nature me parut digne de ma curiosité. Je me ſlattois en même tems d’y trouver quelqu’Inſcription en anciens caracteres. Je laiſſai donc mon ſrere à Mahé, &. me rendis en tonne à Ramataly le 2 Décembre 1757.

Les tonnes ſont de petits bateaux longs & etroits, dont l’arête ou la quille ſait un angle très obtus. Les plus grandes peuvent contenir juſqu’à vingt-cinq perſonnes ; les plus petites, ſix à ſept. Ces embarcations s’echouentfacilement ſur le ſable ; & comme elles ſont ſort legeres, deux perſonnes ſuſſiſent pour mettre les petites à ſlot. On peut élever ſur l’avant des grandes tonnes une cabane de Bambou propre à contenir deux perſonnes : dans les petites on eſt expoſé à toutes les injures de l’air.

M.  Bourguenoud, Commandant de Ramataly, me ſit oublier par ſes politeſſes les rudeſſes du Gouverneur de Mahé, quoique je n’euſſe pour lui aucune Lettre de recommandation.

Ramataly ſitué environ à quatre lieues Nord de Cananor, ne preſenta rien a. mes yeux qui me parut meriter quelqu’attention. C’eſt un aſſez gros endroit déſendu par un petit Fort enterre. Le Gouvernement, bâtiment tres commun, avoit vûe ſur la Mer. C’étoit le ſecond Poſte des François à la Côte Malabare[1]. Je ne paſſai qu’une nuit à Ra-


[1] En 1750, le Canara porta ſes armes dans le Sud juſqu’à Palorte, que les Portugais appellenr Bamlipatam, & qui eſt deux lieues & demie plus bas que Ramataly. C’eſt dans cette Ville que réſidoit autreſois Kolaſtri. Depuis, ce Prince à ſixé ſa Cour à Kottar, dans la Province de Tcherikel, à un quart de lieue de Palorte, dans les Terres ; & c’eſt de là qu’il porte le nom de Tcherikel dans le Pays qui eſt en deçà de cette derniere Ville.

    poco diſtante la cinta di muro, laquale ſtendoſi per due giornate dalla montagna ſin’almare, divide queſto (le Canara) de quello di Cananor : licentiati li Marinari, che ſubito s’abſentarono ; montando la collina, dove ſta ſituata la Forteſſa (de Decle), fummo à viſitare il Governatore, o Generate di quel Preſidio…. » Viaggio all’ Indie Orientali. L. V. Cap. III, p. 448, 449. Venet. 1683, in-4o.