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PRÉFACE.

JAi lutté long-tems contre moi-même, pour me déterminer à donner au Public la Traduction des Livres Zends. Avide de connoiſſances & peu touché du nom d’Auteur, je ſentois preſque mon courage m’abandonner, lors qu’aulieu de recherches pénibles, de découvertes propres à m’éclairer, je ne lui donnois pour objet que les difficultés de l’impreſſion. Maintenant même, ſi je ſuivois mon penchant, j’irois, tandis que le ſang bouillonne dans mes veines, affronter de nouveaux dangers & ſurprendre les Brahmes dans leurs retraites dont je n’ai point encore perdu la trace ; laiſſant à d’autres le ſoin de me produire ſur un Théâtre où je ne déſire pas de briller. Par-là j’éviterois le reproche que j’ai plus d’une fois entendu faire à ces Écrivains qui veulent que le Public partage avec eux les peines que leur ont couté des Ouvrages qu’on ne leur demandoit point.

Quel que ſoit le principe de cette façon de penſer ; légereté ou crainte des contradictions : voilà quelles ſont mes diſpoſitions actuelles. La nouveauté de mon Ouvrage, le peu d’apparence qu’il ſoit goûté, tout m’engage à les faire connoître ; & la maniere dont je vis

Tome I. Premiere Partie. a