Page:Zeltner, Contes du Sénégal et du Niger, Leroux, 1913.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 94 —

monde enlève son pantalon et se couvre d’un chiffon seulement, on verra bien si c’est un homme ».

Les gens du village rentrent : aucun n’avait pris de pintades. Le roi donne l’ordre d’aller chercher du poisson dans le marigot.

Comme la fille rentre, la jument lui dit : « Sale putain ! selle-moi demain matin : prends un grand chiffon : quand nous serons arrivé au rendez-vous des pêcheurs, laisse-moi et écarte toi en disant que tu vas te couvrir avec ton chiffon : alors moi je courrai sur les chevaux des gens du pays, je les mordrai et leur donnerai des coups de pied. Pendant que tout le monde s’occupera à nous séparer, cours jusqu’à un grand arbre qui est dans l’eau. Un poisson est pris dedans, et ne peut en sortir. Tu reviendras avec lui et tu m’appelleras, je me calmerai et tu t’en iras ».

Les choses se passent ainsi. La fille donne le poisson au roi, qui fait appeler la vieille et lui montre le poisson. Elle répond : « Si ce n’est pas une femme, casse-moi la tête ainsi qu’à mon petit-fils ». Celui-ci s’écrie : « Ne me mets pas là-dedans ».