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pas en prendre, tu verras bien si c’est un homme ».

La jument entend cela et appelle la fille qui dit : « Qu’y a-t-il, ma petite jument » ? « Ne m’appelle pas ainsi, sale putain ! Tu n’as pas écouté mon conseil, tu as uriné sans te méfier de la vieille qui a été prévenir le roi : maintenant il va te faire casser la tête ». Alors la fille pleure.

Le roi la fait appeler et lui ordonne d’aller chercher des pintades. Quand elle rentre la jument lui dit : « Sale putain ! demain matin, selle-moi de bonne heure et lâche-moi les rênes ».

La fille, le lendemain, fait comme il était dit et arrive à un endroit où sur un arbre se trouvaient prises deux pintades. Elle les prend, et les porte au roi. Les gens du pays n’en avaient pas encore pris une seule. Le roi la remercie, fait appeler la vieille et lui dit : « Il m’a apporté deux pintades ». La vieille dit : « Si ce n’est pas une femme, fais-moi casser la tête ainsi qu’à mon petit-fils ». « Je ne suis pas dans l’affaire », dit celui-ci. Alors la vieille dit au roi : « Dis à tous les hommes d’aller te chercher du poisson dans le marigot ; comme tout le