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haut, ne vous pressez pas de tirer vos flèches. Tirez seulement quand il y aura du blanc entre le noir et le rouge. Vous pouvez tirer trois flèches mais si vous le manquez le buffle vous tuera. Un seul de vous peut tirer. Quand il viendra sur vous jetez un œuf par terre, trois fois de suite ».

Ils remercient et partent de bonne heure. L’aîné tire deux flèches quand le tourbillon est noir et quand le haut devient rouge : mais il a peur et manque les deux flèches. Le cadet prend la flèche restante et tire dans le blanc : il touche. C’était la préparation du changement de la vieille femme en buffle. Le buffle, alors complètement formé, leur court sus : il saigne beaucoup.

Ses yeux sont rouges comme le soleil couchant. Le grand frère a peur : le petit prend un œuf et le jette à terre ; il en sort sept montagnes qui les séparent du buffle (siguidango). Le buffle brise les montagnes avec ses dents, et les attaque. Le petit frère jette un œuf, qui fait sept fleuves. Le buffle boit les sept fleuves, voit les frères et leur dit : « Je ne cherche que vous ». Le petit frère jette le troisième œuf, qui forme sept sibi ou rôniers qui ont leurs sommets réunis,