Page:Zeltner, Contes du Sénégal et du Niger, Leroux, 1913.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 69 —

ont tué leurs mères. Il répond : « Vous savez pourtant bien que c’est mon père qui m’a légué ce couteau et que devant vous j’ai tué et ressuscité ma mère ». « Cela est vrai », dit le chef. « Eh bien ! dit Koli, allons sur la tombe de mon père : nous l’interrogerons et nous verrons si j’ai menti ». Les dioulas disent : « Tu n’es pas fou ? Ton père est mort il y a six mois et tu veux qu’il parle ? ». « Oui, dit Koli, mon père répondra ».

Ils vont sur la fosse qu’avait faite Koli avec cinquante personnes, pas davantage. Tous s’assoient : il leur montre la place où son père était soi-disant enterré. Il tire son bonnet, entre dans la cave avec son couteau et parle avec sa mère : « C’est moi qui parlerai le premier : celui qui parlera le second, coupe-lui l’oreille ». Il ressort de la cave avec quatre cailloux à la main. Il en jette un aux quatre points cardinaux. « Le chef dit : « Qu’est-ce que tu fais dans cette cave ? » « C’est là que j’ai mis mes gri-gri, et comme tous les mercredis une hyène vient pour déterrer mon père j’ai construit la cave pour me mettre à l’affût ».

Il dit au chef de village : « Je veux tuer