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seau ? ». « Oui, oui », dit la foule : « Non, vous ne l’avez pas bien vue ». Encore deux fois il la sort, le soleil s’éteint et reparaît quand il la rentre. Enfin il la jette au roi en disant : « Je n’en ai pas besoin ». Le roi dit : « Merci, Kama, je te donnerai la moitié du pays ». Kama dit à Fatimata : « Que puis-je faire avec un demi royaume ? Je n’en veux pas ». La fille dit : « Une moitié de royaume te suffit », « Notre père t’a dit de ne pas me contrarier ». Kama dit au roi : « Je ne veux pas de ta moitié de royaume : garde la. J’ai agi en brave homme et je continue mon voyage ». Alors le roi dit : « J’ai neuf jolies filles : tu pourras y prendre quatre femmes ». Kama dit à Fatimata : « Je n’ai pas besoin de quatre femmes : je n’en veux qu’une ». Fatimata dit : « Moi j’en prendrai une aussi qui me servira ». Ils prennent deux filles et Kama dit au roi : « Je vais continuer mon voyage ». Fatimata dit : « Je suis fatiguée je ne peux marcher ». « Rappelle-toi l’ordre de notre père ». Ils partent. Il va vite : les filles du roi marchent lentement : il leur dit : « Il faut marcher vite : je ne me moque pas mal que vous soyez filles de roi ». « Nous ne pouvons pas », disent-elles.