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nom aux gens du village, je te tue. Les vieilles femmes sont toutes menteuses. Comme tu pourrais me tromper, viens ici ». La vieille vient : il lui coupe une oreille et dit : « Tu vois qu’aussi bien je pourrais te couper la tête ». La vieille femme prend son pagne, sa calebasse et court du côté du marigot : « Ah ! le grand homme qui a tué l’oiseau ! » Le roi du pays frappe le tabalé[1] : tous les hommes accourent en armes. Il dit à son griot : « Dis que celui qui a tué le grand oiseau vienne ici et danse devant tout le monde : je lui donnerai la moitié du pays en récompense. Seulement il faut qu’il me montre la tête de l’oiseau ».

Un homme arrive, tirant des coups de fusil, danse au son du tam tam et dit : « C’est moi qui l’ai tué : voici ses plumes ». « Non, dit le roi, tout le monde peut ramasser les plumes d’un oiseau : c’est la tête qu’il me faut ». Cinquante hommes viennent répéter les mêmes choses. Le roi les renvoie.

Kama dit à sa sœur : « Je veux aussi aller danser devant les femmes ». Fatimata lui

  1. Tam tam ou tambour, insigne de pouvoir.