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pelait Ouali : ils trouvent un village où il faisait toujours sombre : le soleil n’y brillait pas, parce que dans le village il y avait un grand oiseau et quand le soleil voulait se lever, il disait trois mots et le soleil ne pouvait se lever. Ils entrent dans la maison d’une vieille qui s’appelait Lountandi Noumoro, et il lui dit : « Je viens loger chez toi ». « Très bien », dit la vieille : elle fait du tau[1] et en apporte un grand plat. Kama dit à sa sœur : « Est-elle folle, cette vieille ? elle m’apporte simplement du tau ! Je veux lui casser le plat sur sa tête ». — « Ne te fâche pas, dit Fatimata, nous sommes dans la nuit ». « Rappelle-toi l’ordre de notre père. Cette femme a des poulets et des moutons, et ne veut pas en tuer pour moi ! ». Il va trouver la femme, l’insulte, lui fait des reproches et lui casse le plat sur la tête. « Pardon, dit la femme, je vais te tuer deux coqs ». « Bien, dit Kama, tu ne me connais pas : si tu ne le fais pas, tu me connaîtras ». Elle tue deux coqs et les fait cuire. Kama se couche et dort : il se réveille et dit : « Il ne va donc pas faire jour ? » La vieille dit : « Non, un

  1. Bouillie épaisse de mil.