Page:Zeltner, Contes du Sénégal et du Niger, Leroux, 1913.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.
– 31 –

Le second vient : il veut attaquer le diable. Soundiata ne veut pas. Le troisième de même.

Enfin Faganda Kanoté pose son arc à terre, et il se met à pousser des racines et du feuillage : il prend une flèche, la met sur l’arc : l’endroit où il a posé les doigts commence à fumer. La pointe de la flèche s’allume. Il dit : « C’est moi qui vais combattre Sousoufengoto ». Soundiata dit : « Oui : tout le monde sait que tu peux le faire ».

Les deux armées se rencontrent à Kankégnan. Faganda lance vers Sousoufengoto une flèche qui n’avait qu’une seule barbelure ; elle s’est séparée en dix-sept flèches qui ont volé chacune vers l’une des têtes de Sousoufengoto. Celui-ci a peur, et rassemble toutes ses têtes en une seule. Aussitôt les flèches se reforment en une seule. Le diable sépare de nouveau ses dix-sept têtes : de nouveau la flèche se divise en dix-sept parties. Ainsi de suite trois fois : la troisième chacune des flèches casse une tête. Sousoufengoto meurt.

Soundiata alors lance une flèche munie d’un ergot de coq blanc sur l’armée de Simangourou, et donne ordre à ses gens de tout