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professions diverses, qui consentaient à me raconter avec détails une histoire dont s’étaient régalés mes hommes quelques instants auparavant : tantôt au contraire, ils appartenaient au groupe si peu connu et si diversement apprécié des griots. Dans ce cas, il me fallait souvent déployer quelqu’insistance pour obtenir un récit un peu circonstancié, le narrateur abrégeant volontairement certains épisodes. C’est ainsi que l’histoire de Soundiata a exigé près de deux mois de travail, le griot Kassonké de qui je la tiens m’en ayant donné d’abord une editio expurgata, puis sur de nouvelles et pressantes sollicitations, une version complète, les deux récits ne différant d’ailleurs que par l’abondance des détails.

Quant à la manière dont j’ai recueilli ces contes, je n’ignore pas que j’encours deux graves reproches. En premier lieu j’ai eu le tort grave de n’en point prendre le texte indigène. Le Kassonké et le Sarakolé, qui furent les dialectes de mes premiers informateurs, sont d’une réelle dif-