Page:Zeltner, Contes du Sénégal et du Niger, Leroux, 1913.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.
– 20 –

Un homme s’avance et dit : « Quand ma mère était enceinte de moi, elle n’a jamais eu peur, ni du diable (djiné), ni des lions, ni du tonnerre. Depuis que je suis né, je n’ai jamais eu peur, même de cinquante hommes armés ». Il plonge son bras dans l’eau bouillante et sort le bracelet : son bras n’a pas de brûlure. Quatre autres l’imitent.

Soundiata dit : « Me permettez vous d’essayer ?» « Oui », disent les Dabo. Il dit : « Ma mère n’a eu peur ni des lions, ni du diable, ni du tonnerre ». Il plonge sa main dans l’eau et ressort, mais une petite place était brûlée : il se tourne vers sa mère et lui dit : « Que signifie cela ? » La mère dit : « Pourquoi ne m’as tu pas prévenue ? Un jour ton père m’a appelée en criant : en même temps, il tonnait : je ne sais pour lequel des deux j’ai eu peur ». Il demande aux Dabo : « Est-il vrai que toutes les femmes ont peur de leur mari ?» « Oui », lui répondent-ils.

Il refait l’épreuve, en mettant à part cette peur de sa mère, et ressort son bras non brûlé.

Mais les Dabo ont peur et veulent se débarrasser de Soundiata : on apporte cinq vases contenant de l’hydromel mélangé de poison