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ils en demandent l’autorisation aux Tarahoré, qui font les incantations nécessaires. Il en coûte cher de se passer d’eux : une fois, au temps des premiers hommes, cent personnes partirent de Tangadonga, village de Guidioumé, pour pêcher dans la mare de Diompo, sans l’autorisation des maîtres de l’eau. Quatre-vingt-dix-neuf d’entre eux entrèrent dans l’eau pour jeter leurs filets : un seul resta sur le bord. Ce fut son salut, car ses compagnons furent engloutis et il dut se sauver précipitamment. Un poisson armé d’un sabre le poursuivit jusqu’à Tangadonga[1] et ne pouvant l’atteindre, asséna sur le sol un si formidable coup de sabre, que dans l’entaille qu’il fit coule aujourd’hui une grosse rivière.



  1. Soit une dizaine de kilomètres.