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Ballah. Ils partent ensemble. Les gardes le laissent passer, la femme lui montre sa case, et il dit : « Je viendrai coucher ici aujourd’hui ». « Si tu couches ici, dit Koumba, demain on te tuera ». « Ça ne te regarde pas, Koumba », dit Ballah.

Il part, et il revient le soir : le roi était assis sur la place, avec toute sa cour : il s’asseoit aussi : quand le roi rentre chez lui, il en fait autant, et frappe à la porte de Koumba en disant : « C’est moi, Ballah, je viens coucher avec toi ». « Va-t’en, dit la femme, je ne veux pas que tu sois tué à cause de moi ». « Ouvre, sinon je casse la porte », dit Ballah. La femme a peur, ouvre la porte. Ballah entre, et dit : « Donne-moi à manger » : Koumba lui donne du lait, du miel et du couscous, il mange et dit : « Donne moi un pagne pour me couvrir, parce que je vais ôter mon pantalon. Donne-moi cette couverture qui est-là. » « Mais c’est la couverture du roi », dit la femme. « Eh bien ! dit Ballah, ne suis-je pas aussi un roi ? » Il couche avec la femme.

Au premier chant du coq, la femme le réveille et lui dit de s’en aller. « Ne me réveille pas, dit Ballah, est-ce que tu réveil-