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qui va chercher du lait et lui dit : « Quoi, tu passes sans me saluer ? » La femme dit : « Qui est tu, petit, pour que je te salue ? » « Puisque tu ne me salues pas, dit Ballah, je te donne une gifle » : et il la lui donne. La femme pleure et crie, les gardes du roi accourent ; ils demandent qui a frappé la femme. « C’est moi », dit Ballah. « Pourquoi ? » disent les gardes. « Parce qu’elle ne m’a pas salué ! » dit Ballah. Les gardes voulaient le frapper : le chef des gardes s’y oppose, et dit : « Il faut le mener chez le roi ».

Arrivé devant le roi, celui-ci dit : « Laissez partir cette petite crapule ». Ballah va près du puits et rencontre une autre femme du roi, très jolie : il lui dit : « Comment t’appelles-tu ? ». « Koumba Sidibé », dit-elle. « Je veux que tu sois ma maîtresse », dit Ballah.

« Comment, dit Koumba, que je sois la maîtresse d’un polisson comme toi ? ». « Oui, dit Ballah si tu ne veux pas, je te battrai. Crois-tu que ton mari est le seul roi, moi aussi je suis roi ». « Alors je veux bien », dit la femme. « Bien, alors finis ce que tu as à faire ici », dit Ballah «  et conduis-moi dans ta maison ». « Oserais-tu bien entrer dans ma case, dans la demeure du roi ? ». « Oui », dit