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« Je vais l’accompagner ». « Non, dit le bouc, je ne veux pas que la hyène m’accompagne, parce que je lui ai coupe la peau ». La lionne dit : « Le lièvre l’accompagnera ».

Le lièvre va avec lui jusqu’au village, et le bouc lui donne le petit sac où il avait le sel et le poivre. Le lièvre retourne vers la lionne et celle-ci lui dit : « Tu as accompagné le bouc jusque chez lui ? ». « Oui, » dit le lièvre. « Alors, attends-moi ici, je vais chercher une antilope. Garde mes enfants avec la hyène ».

Elle part : la hyène dit : « Regarde comment ils m’ont arrangé ! » Le lièvre dit : « Mais c’est toi qui l’as voulu ». La hyène : « C’est le bouc qui me l’a fait ! » Le lièvre : « Mais c’est toi qui a voulu venir dans un endroit sans mouches ». La hyène dit : « Prenons les lionceaux et sauvons-nous avec ». « Oui », dit le lièvre.

La hyène prend deux lionceaux, le lièvre deux, et ils s’en vont. Il était de bon matin. La lionne tue une antilope et revient à deux heures au logis. Elle ne trouve personne : elle est furieuse, et cherche la trace des fugitifs : la hyène et le lièvre avaient mis les petits lions dans leurs peaux de bouc.