Page:Zamenhof - Discours lors du premier congrès universel d’espéranto, paru dans L’Espérantiste, octobre 1905.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

artificielle différemment et que ceux qui la parlent ne peuvent pas se comprendre entre eux, n’a qu’à venir parmi nous, et, s’il est honnête et ne veut pas mentir consciemment, il reconnaîtra qu’il s’est trompé. Qu’il se promène ces jours-ci dans les rues de Boulogne-sur-Mer, qu’il observe avec quelle aisance se comprennent les représentants des nations les plus diverses, qu’il demande aux espérantistes qu’il rencontrera, combien de temps ou d’argent il leur a fallu pour apprendre la langue artificielle, qu’il compare cela aux énormes sacrifices que nécessite l’étude de toute langue naturelle, et, si c’est un honnête homme, il ira par le monde et répètera bien haut : « oui, une langue artificielle est très possible, et l’entente des hommes au moyen d’une langue neutre artificielle est non seulement possible, mais même extrêmement facile. Il est vrai que beaucoup d’entre nous possèdent encore mal notre langue