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yeux et une bouche parlant avec arrogance, et paraissait plus grande que ses devancières.

21 Je voyais comme cette corne engageait une guerre avec les saints et triomphait d’eux,

22 jusqu’au moment où, l’ancien des jours étant venu, justice fut rendue aux saints du Dieu suprême, et le temps arriva où les saints furent mis en possession de la royauté.

23 Voici quelle fut sa réponse : "La quatrième bête représente un quatrième empire qui s’élèvera sur la terre et se distinguera de tous les empires ; il dévorera toute la terre, la foulera et la broiera.

24 Les dix cornes, ce sont dix rois qui naîtront de cet empire ; et après eux s’en élèvera un autre, différent des précédents, et qui abaissera trois rois.

25 Il proférera des paroles contre le Très-Haut, opprimera les saints de l’être suprême ; il aura la prétention de changer les solennités et la loi ; et tous seront livrés entre ses mains durant une période, deux périodes et une demi-période.

26 Puis, la cour de justice tiendra séance, et on lui enlèvera le pouvoir, de façon à le ruiner et à le détruire de fond en comble.

27 Mais la royauté, la domination et la puissance des royaumes qui sont sous toute l’étendue des cieux seront données au peuple des saints du Très-Haut : son empire sera un empire éternel, et toutes les puissances lui seront assujetties et lui obéiront."

28 Ici se termina la communication. Quant à moi, Daniel, mes réflexions furent pour moi une cause de grande frayeur, mon visage s’en trouva altéré ; mais je gardai la chose au fond de mon cœur.



1 Dans la troisième année du règne du roi Balthasar, une vision m’apparut, à moi Daniel, à la suite de celle qui m’était apparue tout d’abord.

2 Je regardais au cours de ma vision, et, en regardant, je me trouvais à Suse, la capitale de la province d’Elam ; il me semblait, dans ma vision, être près du fleuve Oulaï.

3 Je levai les yeux et je vis un bélier qui se tenait en face du fleuve ; il avait deux cornes, et ces deux cornes étaient hautes ; toutefois l’une d’elles était plus haute que l’autre, et la plus haute était montée en dernier.

4 Je vis le bélier donnant des coups de corne du côté de l’ouest, du nord et du midi ; aucune des bêtes ne lui résistait et personne ne pouvait se défendre contre ses coups. Il en faisait à sa volonté et allait grandissant.

5 Tandis que j’observais, voilà qu’un bouc vint de l’occident, franchissant la surface de toute la terre sans toucher le sol ; ce bouc avait une corne considérable entre les yeux.

6 Il arriva jusqu’au bélier, muni de deux cornes, que j’avais vu se tenir en face du fleuve, et se rua sur lui dans le paroxysme de sa force.

7 Je le vis atteindre le bélier, se précipiter avec fureur contre lui, frapper le bélier et briser ses deux cornes sans que le bélier eût la