l’oppression du pauvre et l’escamotage de la justice et du droit, ne sois pas trop surpris du fait : c’est qu’un fonctionnaire élevé est contrôlé par un supérieur et qu’au-dessus d’eux il est encore des fonctionnaires.
8 La terre a des avantages sur tout le reste : un roi même est dans la dépendance des champs.
9 Qui aime l’argent n’est jamais rassasié d’argent ; qui aime l’opulence n’en a aucun profit : cela aussi est vanité !
10 La fortune augmente-t-elle, ceux qui la dévorent augmentent du même coup. Quel autre avantage y a-t-il pour son possesseur que d’en repaître sa vue ?
11 Doux est le sommeil du laboureur, qu’il mange peu ou prou tandis que la satiété ne laisse pas dormir le riche.
12 Il est un mal cuisant que j’ai constaté sous le soleil c’est la richesse amassée pour le malheur de celui qui la possède.
13 Cette richesse se perd-elle par quelque fâcheuse circonstance, le fils à qui il aura donné le jour n’aura rien dans les mains.
14 Et lui-même, sorti nu du sein de sa mère, il s’en ira tel qu’il était venu et il ne prendra rien du fruit de son travail qu’il puisse emporter dans sa main.
15 C’est déjà là un mal profond qu’il faille s’en aller comme on est venu à quoi lui sert-il d’avoir travaillé pour le vent ?
16 Il consume tous ses jours dans les ténèbres : multiples sont ses ennuis, ses souffrances et ses impatiences.
17 Or donc, ce que j’ai reconnu comme bon, comme convenable, c’est de manger et de boire, de jouir du bien-être dû à toutes les peines qu’on se donne sous le soleil, au cours de l’existence que Dieu nous octroie : c’est là notre lot.
18 En effet, supposez un homme que Dieu a comblé de richesses et de biens et rendu maître d’en jouir, d’en prendre sa bonne part et d’être en liesse, grâce à son travail : ce sera un don de Dieu !
19 Car celui-là ne songera pas beaucoup aux jours de son existence, puisque Dieu voit avec plaisir la joie de son cœur.
1 Il est un mal que j’ai constaté sous le soleil et qui est fréquent parmi le genre humain :
2 Voici un homme à qui Dieu a donné richesse, biens et honneurs ; il ne manque personnellement de rien qu’il puisse désirer. Mais Dieu ne le laisse pas maître de jouir de ces avantages : c’est un étranger qui en jouira. Quelle vanité et quelle souffrance amère !
3 Qu’un homme donne le jour à cent fils et vive de longues années, quel que soit le nombre de ses jours, s’il ne doit pas savourer son bonheur, et qu’une tombe même lui soit refusée, je dis que l’avorton est plus favorisé que lui.
4 Car celui-ci arrive comme un vain souffle, s’en va dans la nuit, et son nom demeure enseveli dans les ténèbres.
5 Il n’a même pas vu ni connu le soleil ; il jouit d’un repos qu’ignorait l’autre.
6 A quoi servirait même de vivre deux fois mille ans, si on n’a pas su ce que c’est d’être heureux ? Finalement tout n’aboutit-il pas au même terme ?