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ton nez comme la tour du Liban qui regarde du côté de Damas.

6 Ta tête est posée sur toi, pareille au Carmel, les boucles de tes cheveux ressemblent à l’écarlate : un roi serait enchaîné par ces boucles !

7 Que tu es belle, que tu es attrayante, mon amour, dans l’enivrement des caresses !

8 Cette taille qui te distingue est semblable à un palmier, et tes seins à des grappes.

9 Je me suis dit : "Je monterai au palmier, je saisirai ses rameaux ; que tes seins soient pour moi comme des grappes de la vigne, et l’odeur de tes narines comme celle des pommes ;

10 et ton palais comme un vin exquis… Qui coule doucement pour mon bien-aimé et rend loquaces même les lèvres assoupies.

11 Je suis à mon bien-aimé, et lui, il est épris de moi.

12 Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs, passons la nuit dans les hameaux.

13 De bon matin, nous irons dans les vignes, nous verrons si les ceps fleurissent, si les bourgeons ont éclaté, si les grenades sont en fleurs. Là je te prodiguerai mes caresses.

14 Les mandragores répandent leur parfum ; à nos portes se montrent les plus beaux fruits, nouveaux et anciens, que j’ai réservés pour toi, mon bien-aimé !



1 Oh ! Que n’es-tu mon frère ? Que n’as-tu sucé le lait de ma mère ? Alors, en te rencontrant dehors, je pourrais t’embrasser, sans que pour cela on me méprise.

2 Je t’emmènerais, je te conduirais dans la maison de ma mère ; là tu m’instruirais, et je te ferais boire le vin parfumé, le jus de mes grenades.

3 Son bras gauche soutient ma tête et sa droite me tient enlacée.

4 Je vous conjure, filles de Jérusalem, n’éveillez pas, ne provoquez pas l’amour avant qu’il le veuille.

5 Qui est-elle, celle qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé ? C’est sous ce pommier que j’ai éveillé ton amour, là où ta mère te mit au monde, là où ta mère te donna le jour.

6 Place-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras, car l’amour est fort comme la mort, la passion terrible comme le Cheol ; ses traits sont des traits de feu, une flamme divine.

7 Des torrents d’eau ne sauraient éteindre l’amour, des fleuves ne sauraient le noyer. Quand un homme donnerait toute la fortune de sa maison pour acheter l’amour, il ne recueillerait que dédain.

8 Nous avons une petite sœur, dont le sein n’est pas encore formé : que ferons-nous de notre sœur le jour où il sera question d’elle [pour des épousailles] ?

9 Si elle est un mur, bâtissons dessus une tourelle d’argent ; et si elle est une porte, entourons-la d’un panneau de cèdre.