limites à l’obscurité ; jusqu’aux extrêmes profondeurs il va chercher le minerai caché dans les ténèbres et l’ombre de la mort.
4 Il perce des tranchées à l’écart des habitations ; ignoré du pied des passants, il est suspendu et ballotté loin des hommes.
5 La terre d’où sort le pain, ses entrailles sont bouleversées comme par le feu.
6 Ses pierres sont des nids de saphirs, et là s’offre au regard la poudre d’or.
7 On y arrive par un chemin que l’oiseau de proie ne connaît pas, que l’œil du vautour ne distingue point.
8 Les fauves altiers ne l’ont pas foulé, le lion ne l’a pas franchi.
9 Le mineur porte la main sur le granit, et il remue les montagnes jusqu’à leur racine.
10 Il perce des galeries à travers les roches, et son œil contemple les plus rares richesses.
11 Il aveugle les voies d’eau pour empêcher les infiltrations et amène au jour ce qui était caché.
12 Mais la Sagesse, où la trouver ? Où est le siège de la Raison ?
13 Le mortel n’en connaît pas le prix, elle est introuvable au pays des vivants.
14 L’abîme dit : "Elle n’est pas dans mon sein !" Et la mer dit : "Elle n’est pas chez moi !"
15 On ne peut l’acquérir pour de l’or de choix, on ne l’achète pas au poids de l’argent.
16 L’or d’Ophir ne correspond pas à sa valeur, ni l’onyx précieux, ni le saphir.
17 Ni or ni verre ne peuvent rivaliser avec elle ; aucun vase d’or fin ne paie son prix.
18 Ni corail ni cristal n’entrent en compte ; la possession de la sagesse vaut mieux que les perles.
19 La topaze d’Ethiopie ne l’égale point ; on ne peut la mettre en balance avec l’or pur.
20 Oui, la Sagesse d’où vient-elle ? Où est le siège de la Raison ?
21 Elle se dérobe aux yeux de tout vivant, elle est inconnue à l’oiseau du ciel.
22 L’abîme et la mort disent : "De nos oreilles nous avons entendu parler d’elle."
23 C’est Dieu qui en sait le chemin, c’est lui qui en connaît le siège.
24 Car ses regards portent jusqu’aux confins de la terre ; tout ce qui est sous les cieux, il le voit.
25 Lorsqu’il donna au vent son équilibre et détermina la mesure des eaux,
26 lorsqu’il traça sa loi à la pluie et sa voie à l’éclair sonore,
27 c’est alors qu’il l’a vue et appréciée à sa valeur, c’est alors qu’il en a marqué la place et pénétré le fond,
28 et il a dit à l’homme : "Ah ! La crainte du Seigneur, voilà la Sagesse ; éviter le mal, voilà la Raison."
1 Job, poursuivant l’exposé de son thème, dit :
2 Ah ! Que ne suis-je tel que j’étais aux temps passés, aux jours où Dieu me protégeait ;
3 où son flambeau brillait sur ma tête, et où sa lumière me guidait dans les ténèbres ;
4 tel que j’étais aux jours de mon automne, alors que l’amitié de Dieu s’étendait sur ma demeure ;
5 que le Tout-Puissant était encore avec moi et que j’étais entouré de mes jeunes gens ;
6 quand je baignais mes pieds dans la crème, et que le rocher ruisselait pour moi de flots d’huile !
7 Quand je me dirigeais vers la Porte, au seuil de la cité, et fixais mon siège sur la place