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cilice couvrait son corps sous les vêtements.

31 "Que Dieu sévisse contre moi tant et plus, dit le roi, si la tête d’Élisée, fils de Chafat, reste aujourd’hui sur ses épaules !"

32 Or, Élisée, entouré des anciens, était assis dans sa demeure ; le roi avait envoyé un émissaire auprès de lui. Mais avant que le messager fût arrivé auprès du prophète, celui-ci dit aux anciens : "Voyez-vous ce fils d’assassin qui envoie quelqu’un pour me couper la tête ! Lorsque vous verrez arriver le messager, vous fermerez la porte et vous le repousserez avec la porte. N’entend-on pas derrière lui le bruit des pas de son maître ?"

33 Il leur parlait encore quand le messager s’avança vers lui en disant : "Ce fléau vient de Dieu ! Que puis-je encore espérer de l’Éternel ?"



1 Élisée dit alors : "Ecoutez la parole de l’Éternel ; voici ce qu’il annonce : Demain, à pareille heure, à la porte de Samarie, on aura une mesure de fleur de farine pour un sicle, et pour un sicle aussi deux mesures d’orge."

2 L’officier sur lequel le roi avait l’habitude de s’appuyer s’adressa en ces termes à l’homme de Dieu : "Même si Dieu ouvrait des cataractes au ciel, pareille chose serait-elle possible ? Tu le verras de tes yeux, lui répondit le prophète, mais tu n’en jouiras point."

3 Or, quatre lépreux se trouvaient à l’entrée de la porte. Ils se dirent l’un à l’autre : "Pourquoi rester ici à attendre la mort ?

4 Si nous nous décidons à entrer dans la ville, la famine y règne et nous y mourrons ; si nous demeurons ici, nous mourrons également. Eh bien, allons nous jeter dans le camp des Syriens ; s’ils nous laissent en vie, nous vivrons, et s’ils nous tuent, nous mourrons."

5 Ils se levèrent donc au crépuscule pour se rendre au camp des Syriens ; arrivés à l’extrémité du camp, ils remarquèrent qu’il n’y avait personne.

6 Or, le Seigneur avait fait entendre aux troupes syriennes un bruit de chars, de chevaux et de nombreux soldats ; ils s’étaient alors dit l’un à l’autre : "Le roi d’Israël a certainement soudoyé contre nous les princes des Héthéens et ceux d’Égypte pour qu’ils aillent nous attaquer."

7 Ils s’étaient donc enfuis pendant le crépuscule, abandonnant leurs tentes, leurs chevaux, leurs ânes, enfin le camp tel qu’il était ; ils avaient pris la fuite pour sauver leur vie.

8 Donc ces lépreux, parvenus à l’extrémité du camp, entrèrent dans une tente, y mangèrent et burent, en emportèrent de l’argent, de l’or et des vêtements, qu’ils allèrent enfouir ; puis ils entrèrent dans une autre tente, d’où ils emportèrent des objets qu’ils enfouirent également.

9 Ils se dirent alors l’un à l’autre : "Nous n’agissons pas bien. Aujourd’hui, c’est un jour de bonne nouvelle ; si nous gardons le silence et que nous attendions jusqu’au jour, nous nous rendons passibles d’un châtiment. Venez donc, allons l’annoncer dans le palais du roi."

10 Ils allèrent appeler un gardien de la ville et lui apprirent cette nouvelle : "Nous avons pénétré dans le camp des Syriens et nous n’y avons vu âme qui vive ni entendu personne ; les chevaux y sont attachés, les ânes attachés, et les tentes telles quelles."

11 Il appela les gardes,