Page:Zaccone - Éric le mendiant - Un clan breton, 1853 .djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.
81
ÉRIC LE MENDIANT.

voué à Marguerite est né le jour où, pour la première fois, j’ai senti battre et tressaillir mon cœur ; cet amour ne finira qu’avec ma vie ! Vous savez si je suis capable d’un attachement sérieux ; j’ai eu le bonheur de vous en donner quelques preuves ; eh bien ! à cette heure, je vous le dis, Horace J’aime Marguerite comme je l’aimais il y a deux années ; mon amour s’est augmenté même de cette sympathique pitié qui, comme vous le disiez, s’attache à toute femme qui souffre et qui pleure. Je ne pourrais aimer une autre femme ; je sens que je n’aimerai jamais que Marguerite. Dans cette situation, voyez jusqu’à quel point vous m’aviez méconnu et comme vous vous trompiez… dans cette situation, il m’est venu une pensée, une pensée étrange peut-être, déraisonnable, folle, que le monde jugera diversement, mais à l’accomplissement de laquelle j’attacherai le bonheur de toute ma vie…

— Et cette pensée ? interrompit Horace qui changea tout à coup de ton.

— C’est de demander la main de Marguerite à son père.

— Vous voulez l’épouser ?

— Oui, mon ami.

— Une folle !

Octave sourit :

— Dieu ne fait plus de miracles, répondit-il ; mais il est un sentiment qui peut encore en faire.

— Lequel ?

— L’amour !