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ÉRIC LE MENDIANT.
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d’un cri épouvantable s’éleva du milieu de la nuit, et vint les glacer d’effroi…

— Un crime ! s’écria Octave.

— Un assassinat ! ajouta Horace.

Et ils reprirent leur course plus rapide, enfonçant leurs éperons sanglants, dans le ventre de leur bête.

En dix minutes, ils furent sur le lieu de la scène.

Mais les assassins avertis par le bruit de leur course, avaient eu le temps de prendre la fuite, et il ne restait plus sur le revers de la route que le cadavre inanimé du Breton.

Horace sauta aussitôt à bas de son cheval, détacha sa trousse de la selle, et s’avança rapidement vers la victime.


Une large blessure ouvrait sa poitrine.

Son chapeau gisait loin de lui ; sa ceinture de cuir avait disparu, une large blessure ouvrait sa poitrine.

Octave était descendu de son cheval, comme son compagnon, avait attaché les deux bêtes à la haie du chemin, et plein d’anxiété, il s’était rapproché d’Horace qui déjà tenait la main du blessé…

— Il n’est pas mort, au moins ? demanda-t-il vivement, à voix basse.

— Heureusement, répondit Horace.

— La blessure est-elle mortelle ?…

— Non.

— Je respire…

— Ah ! ne nous flattons pas trop cependant, mon ami, poursuivit le jeune médecin, ceci n’est point seulement un vol ordinaire, croyez-moi ; il y a là quelque atroce et épouvantable vengeance.

— Qui peut vous faire supposer…

— La nature de la blessure même.

— Comment…

— Regardez vous-même.

En ce moment, la lune venait de se dégager des