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ÉRIC LE MENDIANT.

Comme les deux cavaliers s’étaient arrêtés au milieu du sentier, il les eut bientôt rejoints, et passa près d’eux, sans ralentir le pas.

Seulement, et selon l’antique et solennelle coutume du pays breton, en passant près d’eux, il porta la main à son chapeau, et salua.

Les deux jeunes gens lui rendirent respectueusement son salut, et Horace se mit aussitôt en devoir de l’interpeller.

— Pardon, monsieur, lui dit il, pardon de vous arrêter, mais mon ami et moi, nous nous sommes engagés dans ce sentier, un peu imprudemment, et nous ne savons vraiment pas s’il nous conduira où nous désirons aller.

— Et où désirez-vous aller ?… demanda le Breton, en s’appuyant sur son peu-bas, au milieu du sentier.

— Au Conquet…

— Ce chemin y mène tout droit, messieurs…

— Et combien avons-nous encore de lieues, pour y arriver ?

— Trois, au plus, répondit le Breton, qui, sans attendre une autre question, salua de nouveau les deux cavaliers, et reprit sa route du même pas rapide et pressé.

— C’est égal !… murmura Horace dès que le Breton eut pris une certaine avance, les habitants de ce pays, sont d’étranges gens… N’avez-vous pas remarqué, Octave, l’énorme ceinture de cuir que celui-ci portait autour des reins ?…

— En effet ! fit Octave.

— Diable d’idée de rentrer chez soi, à une pareille heure de la nuit, quand on porte de pareilles sommes…

— La côte est sûre.

— Que sait-on ?…