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vous le retrouverez digne de monter sur le trône de son père.

Les quatre seigneurs s’inclinèrent à la fois devant Hlodowig et le plus âgé d’entre eux ayant pris la parole, raconta alors comment le père du jeune chef franc était mort dans un combat nocturne livré contre les Burgondes, puis il ajouta :

— Lorsque ton père eut rendu le dernier soupir, les chefs les plus renommés par leur courage se réunirent autour de son corps et convinrent que quelques-uns iraient vers toi après les funérailles, et que tout serait disposé pour te recevoir dignement. On se souvient encore de ta valeur, on sait que malgré ta jeunesse tu as laissé un nom redouté de nos voisins. Dès que les funérailles eurent été achevées, nous sommes venus, ainsi qu’il avait été dit. D’autres sont allés vers Œlla, la fiancée de ton cœur, et tu la retrouveras aux lieux que tu as quittés. Reviens donc avec nous, Hlodowig, tu seras honoré comme ton père l’a été, et tu commanderas, comme lui, aux riches pays qu’il a conquis sur ses ennemis.

Hlodowig regardait son interlocuteur avec stupéfaction ; tout ce qu’il voyait n’était point un rêve, c’était bien un guerrier franc qui lui parlait, il le reconnaissait à la fois au costume et à l’idiome de sa nation. Il venait bien de la part de ses amis, puisqu’il avait parlé d’Œlla et de son père ; cependant il ne pouvait croire que tout cela fût vrai, il craignait qu’il n’y eût sous ce dehors plein d’aménité quelque dessein caché, et pour s’assurer d’une manière certaine que ces hommes étaient mus par des sentiments sincères d’affection, et qu’ils s’acquittaient d’une mission dont on les avait véritablement chargés, il leur dit :

— Si vous êtes réellement envoyés par Œlla et