Page:Zaccone - Éric le mendiant - Un clan breton, 1853 .djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LE DÉPART


Banni de la cour de son père, seul au milieu d’une cour étrangère aux affections de son enfance, on eût pu croire que Hlodowig se reportait avec regret vers les objets aimés dont il était séparé, et que son âme ambitieuse aspirait secrètement à ressaisir le pouvoir qu’on avait arraché de ses mains. Il fuyait la chasse et les festins bruyants, il se montrait rarement dans les fêtes ; on le voyait souvent se perdre sous les allées ombreuses de la forêt, pour ne reparaître que le soir bien tard à la table du comte Érech. Là, entre le vieux comte et Pialla, il semblait oublier qu’il avait une autre patrie, et que des destinées brillantes l’attendaient peut-être dans une contrée lointaine. Il racontait au vieillard les terribles batailles auxquelles il avait assisté, et le vieillard disait à son tour les combats de géants que s’étaient livrés de son temps les Bretons et les Danois. Pialla qui s’abandonnait naïvement aux délicieuses