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LE DRUIDE.


Pialla avait entendu le récit de Hlodowig le Franc et elle sentait d’étranges idées naître dans son cœur ; naguère pure et sainte, elle passait les plus belles heures de ses jours au milieu de ses femmes, préparant d’une main habile la tunique des guerriers ; le jour du Seigneur, aucun autre soin ne l’occupait que celui de bénir le Dieu nouveau dont elle avait juré de suivre le culte ; elle n’avait jusqu’alors conçu d’autre sentiment que l’amour filial dont elle entourait les jours du vieux comte Érech, suave parfum qu’elle laissait échapper de son âme, et qui allait au vieillard comme une brise odorante du printemps au milieu de l’hiver ; elle vivait heureuse, remettant à Dieu le soin de réaliser les timides espérances qui venaient parfois la caresser.

Mais depuis quelque temps tout cela avait changé ; Pialla était devenue tout à coup silencieuse, les jours lui paraissaient longs et monotones, elle fuyait la