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les guerriers, car dès qu’il se vit en présence d’un homme décidé au combat, il se jeta à mes genoux et implora ma pitié.

— Et que fis-tu ? demanda le comte Érech en l’interrompant.

— Que fîtes-vous ? répéta machinalement Pialla.

— Je fus sans pitié et sans miséricorde, et je le tuai, répondit l’étranger avec fierté.

Et pendant que le vieux comte laissait retomber sa tête sur sa poitrine et que Pialla joignait les mains, il poursuivit :

— C’est à partir de ce moment que mon père, furieux d’avoir perdu son ami, m’ordonna de quitter la cour et de n’y reparaître jamais. Il fit secrètement enlever Œlla, et je m’éloignai bientôt sans avoir la consolation d’apprendre où elle avait été emmenée. C’est ainsi que marchant toujours devant moi, sans savoir où j’allais, je suis venu frapper à votre porte, que vous m’avez généreusement ouverte.

Mais, hélas ! si un hôte généreux est près de moi, si sa fille me sourit, si son fils m’invite à me placer à ses côtés dans les festins, mon père m’a maudit et chassé, celle que j’aime m’a été ravie, et je suis destiné à vivre loin de ma patrie, dans la douleur et l’infortune !