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Le maréchal de Montmorency avait retrouvé, au bout de dix-sept ans, sa femme, Jeanne de Piennes, sa femme dont la félonie de son frère cadet, le maréchal de Damville, l’avait séparé.

Il revoyait, comme dans un songe, la scène où Damville feignait de lui avouer qu’il avait été l’amant de Jeanne… son duel avec lui où il avait cru le laisser mort sur place… et la disparition de la comtesse de Piennes, duchesse de Montmorency.

Il revoyait son divorce, son mariage avec une autre femme que, d’ailleurs, il n’avait jamais aimée, l’image de la première demeurant tout entière en son cœur.

Les années coulaient et, soudain, un jeune seigneur, un jeune héros, le chevalier de Pardaillan, lui apportait une lettre de celle qu’il croyait à jamais disparue de sa vie. Jeanne de Piennes était vivante !

Dans sa lettre, elle en appelait à son ancien seigneur et maître, elle clamait la félonie de Damville, elle demandait grâce et secours pour Loïse, sa fille, à lui, duc de Montmorency.

Une aube de gratitude et de joie s’était levée dans l’âme du vieux duc : il avait été, mais en vain, en appeler de son frère à la justice du roi, en vain il l’avait provoqué, sachant qu’il tenait en son pouvoir Jeanne et sa fille, en vain il avait fouillé Paris pour les retrouver, et il allait retomber dans sa nuit de deuil, quand, de nouveau, le chevalier de Pardaillan était venu à lui.

Ce jeune homme, héros d’un autre âge, dont